mardi 15 décembre 2009

cela qui joue



« Cher ami ! Puis-je me permettre : est-il difficile d’envisager que, peut-être, tu ne tiens pas un livre entre les mains ? Que, peut-être, le lieu où tu te trouves n’existe pas ? Oui, assurément.

Est-il triste d’envisager que, peut-être, tu n’es pas toi-même la personne que tu penses être ? Oui, c’est douloureux.

Mais regarde ! Si nous arrêtons de définir ce qui est. Si nous cessons de vouloir dire le monde. Nous soulevons le coin du voile.»

" Cela qui rêve "
de Alain Galatis

Editeur Les Deux Océans
parution : 2009

source : ventdeveil.blogspot.com

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musique : " peace piece " bill evans

vendredi 4 décembre 2009

le silence de la conscience



Tout surgit de la tranquillité qui est au delà de l'esprit, de la tranquillité qui est au delà de l'effort de s'affranchir des pensées, et tout s'y résorbe. Rien, absolument rien, ne peut affecter cette tranquillité. Le savoir objectif nous parvient par l'instrument organique adéquat, mais le silence de la conscience ne requiert aucun instrument.

Jean Klein

ouvert à l’inconnu


« C’est le blocage au niveau du mental, de la pensée, qui empêche l’éveil dans le soi, le vécu. Lorsque le mental est libre du savoir et de l’anticipation, il est ouvert à l’inconnu, disponible à la toute possibilité ».

Jean Klein extrait de "Ouvert à l'Inconnu"

Un nouvel ovni qui vient d'être publié chez Accarias-Originel

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musique : " New light " Codona

samedi 28 novembre 2009

le jeu de la seule et pure conscience


" Afin de mieux comprendre le jeu de la seule et pure conscience, faisons une expérience, sortons un soir de notre maison pour voir la lune. Avec quelle rapidité la pure conscience rejoint la lune! En une fraction de seconde elle embrasse le ciel tout entier! Le mental a t-il cette rapidité ? Comment pourrait-il puisque c'est à l'aide de cette conscience qu'il se meut ! Là où va le mental, la conscience est d'abord présente. Ainsi on ne peut s'étonner que le mouvement du mental soit bloqué au sein de cette conscience. Il suffit d'ouvrir les yeux et la conscience/connaissance embrasse le ciel tout entier, le rayonnement des étoiles et la sphère de la lune!

Plutôt que de dire que la conscience infiltre le tout, mieux vaudrait dire que le tout a déjà été infiltré mais qu'il n'a été expérimenté qu'ensuite. Lorsque la conscience va de l'oeil à la lune et la reconnaît comme étant la lune, il s'agit de la conscience/connais­sance objective. Dans cet exemple la lune est l'objet et la conscience prend cette forme dès qu'elle la reconnaît en tant que lune. Si un nuage passe devant la lune la conscience prend la forme du nuage et l'objet visualisé est le nuage, ainsi elle embrasse le nuage et le reconnaît comme objet."

Shri Siddharameshwar Maharaja

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jeudi 19 novembre 2009

lumière du Cœur


« Seule la lumière du Cœur existe et elle est l'agent de l'activité créatrice. Établie en elle-même, son activité est prise de conscience de soi et, s'ébranlant, elle est le déploiement de l'univers. »

Mahârthamanjarî de Maheshvarânanda
Cachemire, XIIe siècle

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lundi 16 novembre 2009

Retournement du regard


Vous êtes-vous déjà demandé quel est le connaisseur de vous-même ?

Voyez comme cette question amène un retournement du regard vers lui-même.
L'habitude de chercher au loin l'idéal rêvé est ainsi remplacée par une quête
au plus près de ce qui est véritablement désiré.
Le doigt pointé vers le ciel se retourne vers le coeur.
Le Dieu lointain, inaccessible et hautain, devient si proche,
que nulle distance ne nous en sépare.

Jean Marc Mantel

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jeudi 12 novembre 2009

La Nature du Connaisseur


Si nous considérons le connaisseur indépendamment du connu, il se révèle comme pur témoin. Quand connaissance et connaisseur ne font qu'un, il n'y a plus de place pour un témoin.

jean klein.

"La Conscience et le Monde" (ed. l'Originel)

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mardi 10 novembre 2009

Le Connaisseur


Le moins ne peut discerner le plus, la personne est dans l'impossibilité de comprendre étant elle-même une perception.

Je me demanderais à votre place : qui connaît la personnalité ?

Elle est en grande partie composée d'éléments qui assurent la survie en tant qu'individu, de choses apprises, d'éducation, d'expériences.

C'est un produit de la société avec lequel vous vous identifiez.

Je poserais plutôt la question d'une autre manière : quelle est la lumière qui l'éclaire, qui est derrière toute représentation ?

Vous ne trouverez jamais la réponse, mais vous serez saisi par un silence, présence ultime qui se suffit à elle-même.

Jean Klein

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mercredi 28 octobre 2009

La Flamme de la Conscience


"De même, la vie des êtres n'a que la durée d'une pensée : l'être du moment passé a vécu, mais ne vit pas et ne vivra pas; l'être du moment futur vivra, mais ne vit pas et n'a pas vécu; l'être du moment présent vit, mais n'a pas vécu et ne vivra pas"

Vishuddi-magga

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vendredi 23 octobre 2009

de la pensée à l'espace



" Nos Pensées sont comme un doigt qui pointe le ciel , mais qui n'a pas la possibilité de le toucher . Seul le ciel connait le ciel . Aussi , il nous faut passer de la pensée à l'espace meme de la pensée , se situer dans l'origine qui précède tout pensée . "

Denis Marie " L'eveil Ordinaire " ed.l'originel

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mardi 20 octobre 2009

La Réalité



" Vous-même, sans le "vous", êtes la réalité, qui n'est la cause de rien et par là même, libre de tout, mais sans qui rien ne pourrait être. "

Siddharameshwar Maharaj

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dimanche 18 octobre 2009

Méditation


Ecoutez les sons qui viennent à vous.

Laissez les venir sans choix et sans résistance.

Accueillez-les sans les nommer.

Restez en unité avec leur vibration.

Vivez chaque perception d'instant en instant, sans référence à l'instant passé.

Laissez le corps participer à l'écoute, se détendre dans l'écoute.

Lorsque des pensées surviennent, revenez à l'écoute.

Vivez complètement l'absence de vous-même.

Laissez les objets d'écoute vous quitter.

Soyez simplement écoute.



Jean-Marc Mantel

http://jmmantel.net

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mardi 13 octobre 2009

Présence à la Présence



La Conscience est égale à la présence . Est-ce la meme chose ?

Oui , quand nous sommes " présence à la présence " ,
on se sait présence , on se sait conscience .
Il n'ya que vision , audition ,
dans le fait de voir , d'entendre .

Lorsque Vous dites " Je Suis " , le " Je " ne correspond pas à un objet , il est ce que vous etes , il est conscience .
Cela , vous l'etes depuis toujours ,
seulement , sachez-le sciemment . Vivez-le .

Le Pronom " Je " dans " Je suis " est , par exellence ,
une pensée sans penser qui nous dirige
vers notre véritable nature.
Si nous ne l'employons pas avec : " Je suis ceci ,
ou je ne suis pas cela " ,
il est vécu comme une intuition instantanée , une aperception ,
notre vrais demeure. Nous sommes alors dans notre absence
en tant que personne , et si nous la vivons en tant que présence ,
nous somme présents dans notre absence . c'est un continuum ....


Jean Klein " A l'écoute de Soi " ed. Les deux océans


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lundi 12 octobre 2009

méditation , ouverture et bonheur


Votre corps est en vous,

vous n'êtes pas en lui.

Voyez donc par vous-même si vous apparaissez dans votre corps ou dans votre mental,

ou si au contraire ils apparaissent en vous.


En fait toutes choses apparaissent d'elles-mêmes dans la conscience qui est toujours dans une ouverture totale.

La conscience ne dit jamais "je veux ceci" ou "je ne veux pas cela".
Elle ne dit rien parce qu'elle accueille en permanence tout ce qui se présente en son champ.

Quand vous dites "je veux ceci" ou "je ne veux pas cela", ce n'est pas la conscience qui parle, c'est simplement une pensée surgissant en son sein.
Ensuite vous dites "je n'étais pas ouvert", et c'est l'irruption d'une nouvelle pensée.

L'arrière-plan de toute cette agitation mentale est la conscience toujours ouverte, toujours accueillante.

Du moment que vous êtes vivant, vous êtes ouvert.
L'ouverture est votre nature.

C'est pourquoi il est si agréable de s'y trouver; on s'y sent chez soi, à l'aise, naturel.

Vous n'avez rien à faire pour vous trouver dans l'ouverture, si ce n'est comprendre qu'elle est votre nature réelle, que vous y êtes déjà.

Dès que vous établissez votre demeure dans la conscience-témoin, l'agitation mondaine n'a plus de prise sur vous.

Vous comprenez le processus dans son ensemble et par là même vous y échappez.Vous faites un saut dans une autre dimension.

Familiarisez-vous avec elle.
Voyez-en l'impact sur votre psychisme et votre corps.

Peut-être mes paroles vous semblent-elles pour le moment de simples concepts, mais le jour viendra où elles se dissoudront en vous, devenant compréhension vivante. Alors la question de savoir comment méditer, comment être ouvert, ou comment être heureux ne se posera plus parce que vous êtes déjà méditation, ouverture et bonheur.

Francis Lucille

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dimanche 11 octobre 2009

Le dénouement



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Rencontre Témoignage avec Jean Bouchart D'orval
Jeudi 29 Octobre à 19h15 à la Salle Gabriel Delanne

La fameuse crise qui affecte notre monde n’est pas de nature autre que spirituelle et elle ne peut connaître son dénouement de la manière proposée par les économistes, les politiciens et les journalistes… Dès l’origine, la trame de nos vies s’est tissée à partir du ravissement étonné, véritable parfum de l’existence. Au fil des événements traumatiques quelque chose en nous s’est noué, cristallisé. Ce qui était jeu et pure joie est devenu souvent travail et lourdeur. Or, toute velléité de résoudre une situation objective afin de retrouver la paix ne fait que resserrer les nœuds. Nous avons perdu de vue que dans les nœuds de la vie il n’y a rien d’autre que la vie, la Lumière consciente. Prendre conscience de cela amorce le seul vrai dénouement.

Salle Gabriel Delanne 22 rue Paulin Méry 75013 Paris Métro : Place d’Italie Sortir du côté du Boulevard Blanqui prendre la rue Bobillot 2ème rue à droite.

Participation : 15 €, sauf difficultés financières

Bienvenue à tous

Jean Bouchart d'Orval nous invite à une exploration fondée sur le pressentiment de la joie sans cause et son actualisation dans la vie. Il ne se réclame d'aucune école en particulier, mais sa pensée est modulée par l’intuition de la non-dualité.

Jean est né à Montréal en 1948. Après le cours classique chez les Sulpiciens, il a complété des études en physique et en génie nucléaire à l'Université de Montréal. Pendant tout ce temps, il se posait des questions plus fondamentales que celles auxquelles la science et même la pensée peuvent répondre. Cet intense questionnement l'a mené vers une approche méditative de la vie et une désimagination de la réalité. Après de nombreux séjours dans l’Himalaya, c’est en Occident qu’il a vraiment approfondi sa démarche.

Selon lui, il existe une façon simple de se tourner vers le Simple. L'accent n'est donc pas mis sur l'apprentissage de techniques, sur ce qui se réfère à un devenir, ni sur tout ce qui nous fait dormir et rêver davantage. Toute démarche qui propose de s’intéresser à autre chose que ce qui est là présentement dans sa vie est un ajournement. Il n'y a qu'à porter un regard honnête et persistant sur ce qui est là dans l'instant même et ce regard se retrouve bientôt saisi par le vent de la silencieuse paix. Dépouillée de nos histoires, qui se réfèrent toutes à ce que nous ne sommes pas, c’est-à-dire à une image, à un quelconque soi-même, la réalité apparaît telle qu’elle est : profondément joyeuse.

C’est au moment où nous demeurons sans programme et n’entretenons plus d’opinions sur ce que nous percevons et faisons qu'une joie sans compromis commence à vraiment donner le ton: comment nous sommes se met à refléter ce que nous sommes. La vie phénoménale n’est alors plus que ce qu’elle a toujours été au fond: une actualisation des possibilités de la joie.

L'irruption de la lumière dans notre vie ne peut être le résultat d’une stratégie délibérée, qui ne serait qu’une autre forme d'encombrement, de prétention et d’agitation pour perpétuer ce que nous ne sommes pas. Toute velléité de devenir quoi que ce soit, y compris quelqu’un de libre, ne fait qu’ajouter des raffinements de misère à notre vie. Rien à atteindre, rien à devenir, aucun obstacle à vaincre, seulement des occasions de beauté. Ni idéal à suivre, ni comportement à adopter, ni technique à pratiquer, ni leader à imiter, ni organisation à laquelle se joindre afin de devenir « éveillé » ou « réalisé ». Dieu nous garde de cette indigence spirituelle ! Quel chemin emprunter pour aller de chez soi à chez soi ? Quelle technique pourrait nous emmener à l’étonnement ?

Seul un regard humble et honnête peut nous sauver de la bêtise et de la souffrance que nous nous infligeons nous-même. Rien n'est le contraire de la joie et de la tranquillité profondes : à partir de cette évidence, aucun des changements de la vie n'est problématique. Dans cette éclaircie, les énergies jusque là gaspillées se libèrent : nous vivons alors avec passion, mais sans calculs inquiets.

On peut rencontrer Jean Bouchart d'Orval lors d’entretiens, de séminaires ou de rencontres individuelles tant au Québec qu'en Europe. Ces rencontres ne visent à convaincre personne ni à prouver quoi que ce soit, mais plutôt à vivre avec la fenêtre ouverte.

http://www.etrepresence.org

vendredi 9 octobre 2009

Que faire ?



Vous pouvez seulement vivre
votre pure présence ,
qui, toujours, est.

Jean Klein " Transmettre la Lumière "

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jeudi 8 octobre 2009

3 ème millénaire


N°93 - Automne 2009

La méditation peut-elle être un mode de vie ?

La méditation est le plus souvent associée à une méthode ou une pratique de relaxation : relâchement des tensions corporelles, relaxation de l'esprit, " oubli de soi ", ... Si une réelle détente découle de la méditation, ce n'en est ni le moyen ni la fin.

À l'unanimité des voies spirituelles, la méditation, comme nous l'avions présentée lors d'un précédent numéro*, n'a pas pour vocation d'être une technique de plus au service de l'ego. Elle découle de la connaissance de soi, grâce à la lucidité ou la vigilance intérieures, qui est une attention libre de toute intention. Enoncée ainsi, l'approche peut paraître inaccessible, elle est surtout fondamentale car elle implique une observation honnête de nous-même... Au point même de ne pas savoir, ou de ne plus savoir comment faire ou comment s'y prendre ! Ce dernier point étant, le plus souvent, la clef d'un "éveil", d'un "satori" ou d'une "grâce". Car la méditation, qui est au cœur de la vie éveillée, est bien plus simple autant que bien plus extraordinaire qu'une méthode accompagnée de ses recettes.

* 3e millénaire n° 67, "Prière et Méditation, vers un sens de la profondeur au-delà des techniques", épuisé depuis plusieurs années, devient disponible en format pdf, à partir du site internet : revue3emillenaire.com

http://www.revue3emillenaire.com

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lundi 5 octobre 2009

Sur la Méditation



La méditation va d'instant en instant.

Les yeux voient , les oreilles entendent . Les organes fonctionnent.
Il n'ya ni intériorisation , ni concentration ,
ni introversion , ni retrait des sens.

Ne cedez pas à ces veilles habitudes de retrait.
Entrez dans une expansion non-orienté , dans l'espace sans espace.
Ce n'est pas nirvikalpa samadhi ( qui est encore une forme tres subtil de relation sujet/objet ).
Ce n'est pas savikalpa samadhi ( perception directe ) .

C'est Sahaja.

Savikalpa
est perception et nirvikalpa est conception .

Sahaja est le non-état naturel
ou Toute activité est au sein de l'etre.

Jean-klein "transmettre la lumiere" ed. le Relié

Chercher l'esprit



S'éveiller, c'est chercher l'esprit et voir qu'il n'a rien de substantiel. Si je me pose la question : "Qu'est-ce que je suis?" , je suis conduit à chercher mon esprit. Mais où est-il ? Quelle est sa couleur ? Quelle est sa forme ? D'où viennent les pensées ? Où retournent-elles? En général, on ne se pose jamais ces questions parce qu'on pense connaitre déjà la réponse.

Mais si j'ose enfin être sérieux sur moi et ma vie, je dois me demander ce que je suis; et alors je regarde mon esprit; je me regarde.

Et je ne vois rien.

Ce qui se découvre alors c'est une ouverture de conscience, vaste comme l'espace, transparente comme le cristal et fraiche comme une eau de source.

Ce qui est vraiment très surprenant et si joyeux!

C'est comme prendre une douche de vide et disparaitre.

Un instant avant vous êtes là, puis vous n'êtes plus là.

Ce qui me rappelle une histoire zen (je cite de mémoire) : "le moine vient voir le maitre et lui dit: -Maitre apaise mon esprit. Le maitre : Peux-tu me montrer ton esprit pour que je l'apaise? Le moine : je ne peux te le montrer. Le maitre : Vois, je t'ai apaisé."

jlr

dimanche 4 octobre 2009

Six conseils de tilopa a naropa



1. Ne te rappel pas : Laisse aller ce qui est déjà passé.

2. N’imagine pas : Laisse aller ce qui peut venir.

3. Ne pense pas : Laisse aller ce qui arrive maintenant.

4. N’examine pas : N’essaie pas d’interpréter quoi que ce soit.

5. Ne contrôle pas : N’essaie pas de faire en sorte que quelque chose arrive.

6. Repose-toi : Détend toi, maintenant, et repose-toi.



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Musique "peace piece" de bill evans

mercredi 30 septembre 2009

Le Regard



Le regard scrute l'horizon.

Il cherche avidement le bonheur et la joie, se saisit d'objets multiples, s'en réjouit pour un temps, et retourne inexorablement au sentiment de manque qui l'étreint.

Cette course effrénée l'amène à explorer le nord, le sud, l'ouest, l'est, le haut et le bas.

Le constat amer est toujours le même : le bonheur ressenti ne dure pas.

Où peut donc bien se situer le bonheur durable ?

Accablé par le désespoir, sa main contractée n'ayant plus rien à saisir relâche sa prise.

Dans cet abandon par dépit, une fois la souffrance extrême atténuée, un doux vent de tranquillité vient à lui : un parfum bien connu, qui comble le manque et adoucit la peine.

Étonné de voir qu'en ne faisant rien, cela lui était offert, il commence à se retourner vers lui-même et à contempler la nature de ce qu'il est.

C'est ainsi qu'il réalise que rien n'est en dehors de lui, et qu'il est déjà complet, alors qu'il s'imaginait incomplet.

La joie vient à lui, et l'emplit de sa céleste musique.

Cette joie aussi vint s'effacer.

L'unité resplendit alors dans toute sa beauté.





Texte : jean-marc mantel

Musique : Eberhard Weber

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dimanche 27 septembre 2009

Le Continuum



"L'écoute est notre vraie nature.
L'écoute est désencombrée, libre de toute mémoire. C'est un non-état. L'écoute est un continuum. Tout objet perçu vous ramène à votre vraie patrie, à l'écoute."

Jean Klein

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samedi 26 septembre 2009

De l'écoute à la Présence



"Dans l'écoute vous vivez réellement votre complète absence. C'est seulement dans cette absence complète que vous pouvez sentir votre présence."

Jean klein

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jeudi 24 septembre 2009

le flot de la vie



Votre vraie nature n'est ni une chose comme l'âme, ni un état, c'est un flot de vie ininterrompu.

Jean Klein "Transmettre la Lumière" éditions du Relié

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vendredi 28 août 2009

Le flux de la pensée


Quand je vois que je ne suis rien, c'est la sagesse.
Quand je vois que je suis tout, c'est l'amour.
Et entre les deux ma vie s'écoule...

Nisargadatta maharaja

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mercredi 26 août 2009

La Scintillante Conscience




Celui qui ne désire que la vision de Dieu, rien d'autre, peut seul la découvrir, comprenez cela. Et la merveille des merveilles est qu'il atteint également la béatitude. Seule la scintillante conscience du Commencement participe à cette béatitude, car elle seule a la nostalgie de l'harmonie parfaite.


nisargadatta maharaja

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mardi 25 août 2009

La Conscience et le monde





Ce que vous prenez pour une réalité est simplement un concept surgi de votre mémoire. La mémoire surgit de l'esprit, l'esprit du témoin, le témoin de votre vraie nature. Vous êtes le témoin, le spectateur placé sur la rive et regardant le fleuve couler. Vous ne bougez pas, vous êtes au delà du changement, au delà du temps et de l'espace. Vous ne pouvez percevoir ce qui est permanent parce que vous l'êtes.

N'alimentez pas les concepts dont vous avez fait vos fortifications ou l'image que les gens ont de vous. Ne soyez ni personne ni rien, contentez-vous de rester à l'écart de ce que la société vous demande. Ne jouez pas son jeu. Cela vous établira dans votre autonomie.

L'exemple, si souvent utilisé dans le Vedanta, du serpent et de la corde, d'un côté se réfère au monde et, de l'autre, à la réalité ultime. Le serpent représente le monde des objets où nous rencontrons les personnalités, les pensées, et l'affectivité. La corde symbolise la réalité ultime, le silence de la conscience. Une fois que nous cessons de prendre la corde pour le serpent, l'idée du serpent disparaît et nous voyons la corde pour ce qu'elle est réellement. Il est parfaitement naturel que l'erreur perde sa substance et se dissipe quand la vérité devient évidente. Étant donné qu'une pensée fait partie intégrante de l'illusion, il lui est impossible de nous révéler la réalité ultime. Le « fait-d'être », la toute présence, qui est la source de toute expérience, est au delà de la dualité expérimentateur/expérimenté. Quand l'accent se trouve sur la conscience et non sur la pensée ou sur la perception, nous entrons progressivement dans une détente profonde, à la fois sur le plan neuro-musculaire et sur le plan mental.

Si nous observons avec détachement l'apparition et la disparition de tous les états que nous expérimentons, nous parvenons bientôt à appréhender que chaque état, chaque perception, chaque pensée sont réabsorbés dans une connaissance informulée, une connaissance qui est l'être. Ce continuum, seule réalité, est là avant que ne commence l'activité. Immergez-vous dans cette tranquillité chaque fois qu'elle se fait sentir.

jean-klein

extrait de "La Conscience et le monde" ed.l'originel

dimanche 16 août 2009

étapes et réalisation



Il ya des étapes d'élimination mais non de Réalisation.

Il faut bien comprendre que la Réalisation n'est rien d'autre que l'accès à la Réalité qui est au-dela du Devenir et qui , par cela meme , est radicalement etrangère aux catégories de Temps , Espace et Causalité.

Pöur accéder à ce qui est audela de la Cause , de l'Espace et du Temps , il est impossible d'utiliser la Cause , l'Espace ou le Temps . Il ne peut donc y avoir dans la Réalisation véritable ni motivation , ni étape .

la Réalisation est , par nature , abrupte , instantanée , éternelle . En prenant appui sur une cause on ne peut qu'etre renvoyé à une autre cause . En parcourant un espace , on ne peut que se trouver devant un autre espace , et il en est de meme du Temps .

Aucun processus du Devenir ne peut nous sortir du Devenir . L'eternité ne murit pas dans le Temps .

jean-klein , extrait de "sois ce que tu es" ed.almora

et "making music" de zakir-hussain

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jeudi 13 août 2009

L'unité



Le soi est comme une source lumineuse dont les rayons constituent notre mental et par conséquent le monde . Les Etres et les choses , sous leur aspects les plus divers , les plus hétérogènes , ne son que la fragmentation d'un meme Tout , comme les etincelles jaillies d'un foyer , ou les fils de l'araignée .

Chaque objet est relié à l'arrière-plan , la Conscience . Il faut bien comprendre que le contenu de la Conscience constitue toujours et nécéssairement une unité . En ce sens , on peut dire qu'il n'ya jamais q'un " Objet " présent à la conscience , et présent au sens spatial et temporel . Jamais deux objets ne peuvent etre pensées ensemble sans etre reduit par cela meme à l'unité . C'est donc cette unité qui est l'objet présent à la Conscience .

extrait de "soi ce que tu es" jean-klein ed.almora

et "what you believe" de mike-stern tiré de l'album "these time"

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lundi 6 juillet 2009

musique

hilliard ensemble , pat metheny , codona , vince mendoza , hariprasad chaurasia ...


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dimanche 5 juillet 2009

La Présente Eternité

La "Présente Eternité" est totalement étrangère au Temps est à l'Espace. Elle ne peut donc se situer dans aucun lointain, aucun passé , aucun futur . Elle est par essence la Réalité "hic et nunc" ( ici et maintenant ) . Cette Réalité échappant à toute catégorie mentale est par cela meme inexprimable , incommunicable et connaissable seulement par pur-expérience . Elle constitue l'arrière-plan d'ou la pensée et , par conséquent , le monde de la multiplicité , surgit et ou elle s'évanouit . Quand il y a activité mentale , cet arrière-plan est " conscience-témoin " , absolument non-impliquée , et quand il ya cessation de l'activité mentale , il est " Conscience Pure " sans objet . C'est cet arrière-plan qui est notre véritable nature qui ne peut se révéler que spontanément , c'est-à-dire dans une attitude excluant tout effort , toute préméditation et tout intention . Cette réalité , étant informelle , échappe à toute qualification . Les termes traditionels de Paix et de Béatitude en donnent cependant la meilleur approche .

Cet arrière-plan pourrait etre percu dans tous les intervalles entre deux pensées ou deux perceptions . Ces intervalles en effet , constituent une véritable ouverture sur l'instant Intemporel , c'est-à-dire la Présente Eternité . Mais ce qui empeche cette perception c'est la croyance que l'informel est iréel . De sorte que nous surimposons à cette perception de l'informel une idée de néant ou d'absence qui provoque un certain malaise . Ce malaise ( peur du vide ) nous précipite aussitot dans la recherche d'une autre pensée ou perception capable de combler le vide tant redouté .

Extrait de " Soi ce que tu es "
jean-klein
ed.almora

L'ultime réalité

N'est ce pas le désir du Soi qui nous fais pavenir à l'Unité ? Ne s'agit-il pas de la réaliser à travers l'objet ?

Ce désir de vouloir nous trouver , de vouloir etre "un" est inhérent à notre véritable nature . Notre nature se cherche , mais c'est uniquement par la discrimination que nous comprenons cela . Ce "quelque-chose" que nous cherchons , c'est au fond notre raison de vivre . Nous allons sans cesse d'un objet à un autre , mais il faut bien comprendre que ce que nous cherchons ne se trouve dans aucun objet. Tout désir est une compensation , hormis l'Ultime désir du Soi et quand celui-ci est , si l'on peut dire , réalisé , on se trouve enfin dans un état de non-désir qui est cette parfaite plénitude dans la quelle on est présent a chaque instant , sans anticipation ni anxiété . On fait alors face à la chose dans l'instant meme . L'événement se deroule selon sa nature , mais on est plus concerné par lui .

extrait de " L'ultime Réalité "
jean-klein
ed.almora

lundi 29 juin 2009

Thérapie sans thérapeute

Un entretien réalisé par l'équipe de la revue Troisième Millénaire, paru dans leur numéro de juin 2007 consacré au thème "Psychologie et spiritualité", et publié ici avec leur aimable autorisation.

Il n'est pas rare de constater une scission entre psychologie et spiritualité, et surtout entre psychothérapeutes, psychanalystes, psychiatres et spiritualité. Il semble que le refus d'envisager la possibilité d'une nature non conditionnée soit très ancré chez les psychothérapeutes et psychiatres. Ceci vient-il du fait que les "professionnels" de la psyché n'envisagent que l'existence de la personne conditionnée ?

Et comment, dans le cadre d'une thérapie, concilier démarche thérapeutique qui s'adresse à la personne, et démarche de connaissance de soi à finalité spirituelle ?

Le monde se déploie dans le regard que vous êtes. Ce regard est la conscience elle-même, pure impersonnalité. Cela que l'on nomme le sujet, le Soi, ou la présence, est hors de toute connaissance objective, étant le sujet qui perçoit l'objet. Le regard ne peut se regarder. En lui, apparaît le regardé.

Les sciences et psychologies concernent le monde du regardé. Elles explorent l'objet, sous toutes les coutures possibles, et dans son jeu d'interrelation.

La conscience-sujet est le grand oublié. Pour la bonne raison qu'elle ne peut être vue en tant qu'objet.

Lorsqu'une expérience spirituelle pointe le bout de son nez, par exemple quand l'enfant ou l'adolescent entre dans une église ou un temple, et est touché par le ressenti qui s'éveille en lui, un début de compréhension s'installe. Une lampe s'allume, qui, en fait, ne s'éteindra jamais, mais mettra du temps à révéler sa lumière. Par erreur, la lumière qui se révèle à la conscience du sujet endormi est attribuée au monde objectif. Le lieu, la situation, la circonstance, semble être la cause apparente de la tranquillité et du silence ressentis.

Ce n'est qu'au fil d'une longue maturation que la nature du sujet commence à s'affirmer, comme étant par elle-même la grâce recherchée.

Il est donc parfaitement compréhensible que, pour le regard qui ne s'est pas encore éveillé à lui-même, n'existe que le monde objectif, qui donne alors l'impression d'être parfaitement autonome. La personnalité, le corps et le mental conditionnés sont perçus comme la véritable identité, certes mouvante, mais inaliénable pour celui qui ne croit que ce qu'il voit.

Comment pourrait-on penser à la vision elle-même, dans ce monde chatoyant qui semble si réel, et déroule inlassablement ses volutes charmeuses ?

C'est souvent à l'occasion d'épreuves douloureuses que les systèmes de croyance sont remis en cause. L'objet perd de sa validité, et l'impermanence du monde manifesté tend à affirmer son évidence.

Lorsque la roue des expériences de la vie a suffisamment broyé les mirages de l'ego, le monde manifesté, qui a perdu une partie de ses charmes, tend à être négligé. Le manque atteint un paroxysme, qui rend tout mouvement de compensation inutile. Les conditions sont alors propices pour un retournement du regard sur lui-même.

Une fois que le regard s'est révélé comme étant la lumière qui illumine le monde, ce dernier n'est plus confondu avec la lumière elle-même. Il n'en est que son reflet.

La thérapie qui s'intéresse à l'objet, donnant donc valeur au contenu mental, peut être poursuivie, dans certaines limites, mais elle est alors connue comme fragmentaire, tant qu'elle ne met pas en évidence la conscience-lumière qui éclaire le mental. Le mental doit d'abord être observé, comme le ferait un prisonnier qui examinerait les murs de sa cellule. De cette observation attentive vient la conviction que le regard est lui-même le regardé. En d'autres termes, le sentiment de séparation, qui sépare un moi-sujet d'un moi-objet, s'éteint pour laisser place à l'unicité de la conscience, qui contient à la fois le moi-sujet et le moi-objet, sans être aucun des deux.

La thérapie qui englobe l'évidence de la conscience-sujet ne nie pas le monde manifesté, dans une attitude de pseudo-détachement, qui ne serait qu'un refus déguisé. Elle considère le monde manifesté, et donc celui de la psyché, comme aussi réel que le rêve du rêveur, et peut donc l'étudier en tant que tel, comme manifestation transitoire de la lumière de la conscience.

La paix, la joie et le contentement ne sont plus attribués au monde manifesté, mais tout entier à la conscience dont il émane.

Le dialogue entre un thérapeute convaincu de la réalité du monde objectif et un thérapeute convaincu de son irréalité est, bien sûr, quelque peu difficile. C'est à celui qui connaît, par son expérience, l'évidence du non-manifesté de s'adapter à celui qui n'en a pas encore humé le parfum. Le grand contient le petit, mais le petit ne contient pas le grand. Il en est ainsi des perspectives, comme de la dernière poupée russe, qui ne peut jamais contenir la plus grande.

Il existe donc une grande différence entre les thérapies pointant vers l'analyse et celles qui invitent à l'observation sans analyse du contenu mental. Les premières tendent, comme vous l'expliquez ci-dessus, à cristalliser notre croyance au mental ("moi, j'ai des problèmes, je m'en plains, et je veux en guérir"), alors que les secondes libèrent ! Or, un grand nombre de thérapies plongent le patient dans l'analyse, selon par exemple la direction initiée par Freud et poursuivie par Lacan en France.

Ceci signifierait-il, selon vous, que ces thérapies analytiques seraient non seulement inutiles, mais peut-être nuisibles ? Dans quel cas peuvent-elles se montrer utiles ? Et dans quel cas nuisibles ?

Toutes les formes de thérapie sont une réponse à des besoins conscients ou inconscients présents dans notre esprit. Il n'est pas possible d'en éliminer certaines. Si elles se maintiennent, c'est qu'elles répondent aux besoins d'une partie de la population. Lorsque ces besoins se tarissent, ces thérapies disparaissent naturellement.

L'écoute flottante, dont parlent les psychanalystes, est un point intéressant, qui rappelle l'écoute dont il est question au cœur de l'expérience méditative. Dès lors qu'un espace d'écoute est ouvert, et c'est probablement ce que cherchent les personnes qui fréquentent ce type de thérapeutes et de thérapies, l'intuition se délie, les mécanismes latents de la personnalité se dévoilent, et une compréhension nouvelle peut se mettre en place. Il est donc essentiel que ces espaces d'écoute se maintiennent, favorisés par un thérapeute rompu à ces pratiques.

L'interprétation des phénomènes selon les préceptes freudiens, jungiens ou lacaniens, pour ne citer que les plus célèbres, reste toujours une interprétation. Elle est donc de nature mentale, et ne peut que tourner autour de l'unité, qui se cherche et ne se trouve que dans la conscience-sujet.

Le je-conscience est souvent maintenu sur un plan objectif, celui d'un sujet-moi conscient d'un objet-non moi, maintenant ainsi un sentiment sans issue de division, qui ne peut amener la paix désirée.

L'abandon du monde objectif ne se fait que lorsque son irréalité s'affirme. Le concept d'irréalité est pris ici dans son sens d'impermanence. Il n'est pas possible de parler de réalité pour ce qui n'est que temporaire. La notion de réalité se réfère à la permanence, et celle-ci est absente du monde objectif.

La démarche analytique, ce mot n'étant pas utilisé ici dans le sens restrictif de "psychanalytique", amène un certain confort, dans la mesure où le sens de culpabilité, qui est souvent concerné dans la pérennisation de la souffrance, se dilue dans un sens de responsabilité, ou plutôt de co-responsabilité, dans lequel est impliqué l'environnement dans sa totalité, incluant la génétique, et la notion de karma.

Vient cependant un temps où le mental continue à tourner en rond, cherchant à localiser le bonheur, sans pouvoir le saisir. Et ce, pour la bonne raison, que le bonheur n'appartient pas au monde objectif. La conscience est par elle-même le bonheur recherché. Toutes les expériences de joie, de transcendance, et de tranquillité, sont l'expression de sa nature. Projetée dans le monde objectif, elle donne l'impression que ce qui lui appartient est aussi présent dans les objets perçus. Mais il ne s'agit que d'une réflexion, aussi inconsistante que le reflet de la lune dans le miroir du lac.

La reconnaissance de cette inconsistance amène la réalisation que le bonheur objectif n'est que le reflet du bonheur subjectif, sujet-je, essence même de l'être, précédant toute forme d'idéation et de conceptualisation. Le mental termine ici sa course, ne pouvant cerner ce qu'il reflète, comme le miroir du lac qui ne peut renseigner sur la nature véritable de la lune, n'en connaissant que sa réflexion.

On ne peut guère parler de thérapies nuisibles, puisque la seule nuisance est la croyance en la réalité de ce qui n'est pas réel. Plutôt que de fustiger le monde tel qu'il est, il est plus vivifiant de stimuler le sens de discrimination, qui permet de ne plus chercher à étancher sa soif dans le désert aride de la projection. La lumière qui se cherche se révèle dans l'abandon de la saisie, conscience de la totale impuissance, du dénuement absolu et de la nudité de l'esprit.

Les thérapies sont diverses, comme le sont les maturités. L'ultime thérapie concerne la disparition du sentiment d'individuation, dans laquelle le je, objet de connaissance, est absorbé dans le je, sujet connaissant, qui n'est ni connaissance, ni ignorance, étant le contenant des deux.

Finalement, l'intuition est le guide qui amène chacun là où il doit être. Les rencontres obéissent à cette même intelligence, dans laquelle l'idée du choix est absente. Être choisi est sans choix. C'est ainsi que la vie est le grand contrôleur, dont le petit moi n'est qu'une pâle réflexion qui s'imagine autonome et en oublie sa non-existence.

Une des différences majeures entre certaines démarches analytiques et les démarches de connaissance de soi à finalité spirituelle se situe dans le rapport au corps. En effet, dans ces dernières, l'accent est très souvent mis sur le corps, l'attention portée au corps.

En quoi une approche de la sensibilité corporelle peut-elle aider à dénouer les noeuds émotionnels ? Est-elle réellement nécessaire ?

Il est difficile de faire l'impasse sur la dimension corporelle, car le mental et le corps oeuvrent comme une unité fonctionnelle, le second exprimant sans faille les impulsions émises par le premier. Le corps se comporte comme une parfaite réflexion du mental. Il prolonge la pensée, et lui donne un substratum matériel.

De ce fait, l'écoute du corps est précieuse pour comprendre les subtilités du fonctionnement mental, et de ce que l'on nomme ego.

Toute réaction corporelle reflète une défense sur un plan mental, mettant en œuvre un attachement à la pensée moi et à ses ramifications. Les tensions sont ressenties comme des régions opaques, peu imprégnées par le souffle et la conscience. Elles s'organisent dans des lieux dans lesquels se sont enkystées des mémoires. Le poids du passé s'exprime ainsi dans l'espace corporel, et les tensions en sont sa manifestation tangible.

Dans le sommeil profond, le corps est détendu, car l'activité mentale est suspendue. Dès l'entrée dans l'état de rêve ou de veille, les tensions réapparaissent, en même temps que se réactive le film mental, avec son lot de croyances et d'opinions, la croyance princeps concernant l'identification à la pensée moi.

L'émotion est la manière dont le mental s'exprime à travers le corps. Vous n'imaginerez pas une peur, une joie ou une colère, sans le cortège de sensations qui les accompagne. L'émotion est donc une sensation. Ses particularités la font nommer, et le concept est ainsi créé. Le mental s'attache au concept émotionnel, le prend pour une réalité, et en oublie la dimension corporelle qui s'y rattache. Si l'on met de côté le concept mental, l'écoute peut alors se porter exclusivement sur le mouvement des sensations. La peur, la joie et la colère ne sont plus alors nommées, mais ressenties dans leur manifestation sensorielle. C'est une révolution, car, dès que l'émotion manifestée est ainsi écoutée, un espace se révèle, qui libère l'émotion de son carcan, lui permettant de se déployer et se résorber dans le silence de la conscience. Lorsque vous l'avez vécu une fois, vous ne pouvez l'oublier, et savez intuitivement qu'il y a là un événement véritablement libérateur. L'émotion qui se révèle contient le passé qui l'a constituée. En lui donnant l'espace dont elle a besoin pour se déployer, c'est le passé qui est ainsi accepté, digéré, nettoyé et éliminé. L'écoute de la sensation est donc un processus actif de guérison, qui permet de panser les plaies du passé et rendre transparentes les régions denses du monde manifesté.

Ce qui est valable sur un plan individuel, l'est aussi sur un plan collectif. La peur, la joie et la colère collectives constituent une sorte de réservoir de masse, nourri par les mouvements énergétiques des individualités qui le constituent.

Bien sûr, on peut rétorquer que si l'on se réfère à des enseignements non-duels radicaux, par exemple ceux de Ramana Maharshi, la référence exclusive à la réalisation du Soi occulte la dimension corporelle et la réduit à une peau de chagrin. Mais l'abstraction nécessaire pour remonter le fil de la pensée et émerger dans la conscience qui la précède n'est pas possible pour chacun. Il convient donc de réifier l'expérience intérieure par une observation attentive du schéma et des réflexes corporels. Il serait en effet absurde de se croire établi dans une paix immuable, si le corps manifeste encore des tensions diverses ou une quelconque agitation. L'alliance du corps et du mental offre donc un merveilleux panorama, qui permet à chacun d'ajuster sa posture, de chercher à tâtons la révélation du silence dans la manifestation corporelle, et de permettre ainsi à la conscience de s'exprimer pleinement, tant à travers la pensée que l'action et la sensation.

Le silence de la présence irradie comme un soleil qui ne s'éteint jamais, utilisant des canaux multiples pour exprimer sa nature lumineuse. Le corps et le mental en sont ses instruments, qui reflètent fidèlement la beauté immanente de la simplicité de l'être. Sans confondre l'expression avec ce qui est exprimé, le reflet de la lune avec la lune, la fleur de l'amour répand ses effluves, telle une source jaillissante dont le flux abreuve la soif du chercheur de vérité. Le chercheur est lui-même ce qu'il cherche. Chercheur, cherché et recherche ne sont rien de plus que la manière dont la conscience miroite dans les mouvances de la pensée. Être précède toute pensée. Il est par lui-même l'objet et la source de la quête.



jmmantel.net

jeudi 29 janvier 2009